Hypersensibilité

Mon hypersensibilité est un héritage que je porte en moi, un filtre unique qui colore mon expérience du monde. Chaque émotion que je ressens est magnifiée, chaque sensation amplifiée. Quand je ris, c’est de tout mon être, et lorsque je pleure, c’est un orage qui se déverse.

Il y a cette constante dualité en moi, comme deux forces qui tirent dans des directions opposées. Une part de moi s’émerveille de la richesse de mon ressenti, chérit cette capacité à vivre pleinement chaque moment, à vibrer avec une intensité rare. Cette part s’épanouit dans l’authenticité de mon être, embrasse la bête sauvage de mes émotions, la laisse rugir, pleurer, rire, aimer avec une force dévastatrice.

C’est un peu comme une danse délicate, une équilibre précaire entre le ressenti et le blocage. C’est une dualité constante qui fait partie de mon quotidien. D’un côté, il y a ce désir intense de ressentir chaque émotion dans sa plus pure intensité, de vivre chaque instant avec une acuité émotionnelle qui rend la vie à la fois merveilleusement belle et parfois insupportablement douloureuse.

D’un autre côté, il y a cette tentation, presque insidieuse, de fermer les vannes, de bloquer cette marée d’émotions, de créer une sorte de barrage pour me protéger de cette intensité qui peut parfois être déroutante, même pour moi. Dans l’ombre, cette autre part de moi aspire à un apaisement, à un refuge. Parfois, je rêve de silence, de cette quiétude qui semble accompagner ceux qui traversent la vie avec moins d’intensité. Il y a des jours où l’épuisement me guette, où la tempête de mes émotions gronde trop fort, et je me demande alors ce que serait une existence où je pourrais choisir de ne rien ressentir, même que pour un instant.

Mais je sais que bloquer ces émotions reviendrait à me priver d’une part essentielle de moi-même, de ma sensibilité, de ma capacité à ressentir et à comprendre le monde d’une manière que peu de gens peuvent vraiment comprendre…

Lidia Bérubé, CEO de Design LB

Malgré toute la complexité de mon être, il existe en moi un désir ardent d’ouverture, une soif d’établir des liens solides et sincères. Car l’hypersensibilité, c’est aussi cette capacité à ressentir profondément l’autre, à partager avec lui une intimité émotionnelle qui transcende le quotidien. C’est une invitation au partage, à l’échange, à la vérité.

Je cherche constamment à donner une part de moi, à partager mon essence même avec ceux qui croisent ma route. C’est un risque, c’est vrai. C’est parfois effrayant de s’exposer ainsi, de dévoiler cette vulnérabilité. Mais c’est aussi une opportunité, une chance de créer des liens uniques, profonds et précieux.

C’est un pari que je fais : offrir une part de moi, de ma vérité, de mon âme, en espérant que l’autre sera touché par cette authenticité. Et qu’à son tour, il s’ouvrira, dévoilera une part de lui, nous permettant de créer ensemble une relation basée sur l’authenticité, l’ouverture et l’amour.

Car au bout du compte, mon hypersensibilité n’est pas seulement une façon de ressentir le monde, c’est une façon de le vivre, de le partager, de créer des connexions authentiques. C’est un cadeau que je choisis d’offrir, dans l’espoir d’en recevoir tout autant en retour.

C’est une lutte silencieuse que je mène chaque jour, une danse que je fais avec moi-même. Une valse délicate entre accueillir la tempête ou chercher l’abri. Mais même face à cette lutte, même dans les moments les plus difficiles, je ne renierais jamais cette hypersensibilité. C’est elle qui m’a façonnée, elle qui a sculpté mon âme et mon cœur.

C’est elle qui me permet de ressentir le monde avec une profondeur et une intensité qui rendent chaque instant unique, chaque relation précieuse, chaque expérience riche et vibrante. C’est elle qui fait de moi celle que je suis – vivante, aimante, authentique, et profondément humaine.